
Féminicide d'Audrey Coignard en 2019 :
Le procès de son ex-compagnon s'ouvre devant la cour d'Assises de Bobigny
Le 31/01/2022
Article rédigé par le Collectif Féminicides Par Compagnons ou Ex

Afin que l'ouverture de ce procès ne soit pas occultée, les amies d'Audrey Coignard nous ont contactées pour nous en informer et nous demander de diffuser une tribune à sa mémoire.
Audrey est la 107ème victime recensée par notre Collectif en 2019. Le procès de son ex-compagnon, 34 ans, s'ouvre, ce mardi 1 février 2022 devant la cour d'assises de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Verdict attendu le 4 février, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Le rappel des faits :
Lundi 16 septembre 2019, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), Audrey Coignard (27 ans), étudiante en médecine, a été mortellement poignardée à 14 reprises dans son appartement. Un voisin aurait entendu une violente dispute vers 5 heures et vu un homme s'enfuir dans la nuit mais c'est un étrange appel anonyme qui a conduit les policiers au corps d'Audrey. La voix leur a juste indiqué l'adresse et ce message : « Il s'est passé quelque chose de grave ».

C'est dans cet immeuble qu'Audrey a été mortellement poignardée par son ex-compagnon. Crédit photo : Le Parisien
Les soupçons des enquêteurs se portent immédiatement sur l'ex-petit ami d'Audrey, âgé alors de 32 ans, dont elle était séparée depuis quelques mois. Activement recherché par la police, l'homme était déjà connu de la justice pour des faits de violence.
Mardi 1er octobre 2019, après deux semaines de cavale, l'homme a été interpellé à Paris. Deux jours plus tard, il a été mis en examen et placé en détention pour "homicide volontaire par concubin". Audrey a quant à elle été inhumée le 25 septembre de la même année à Messei, la commune de son enfance.
Audrey, une femme engagée
Originaire de Messei, près de Flers-de-l'Orne (Orne), Audrey était interne en pédiatrie à l'hôpital Jean Verdier de Bondy (Seine-Saint-Denis), après avoir effectué une partie de ses études à la faculté de médecine de Caen (Calvados).
Très engagée dans la cause humanitaire, Audrey aidait notamment les migrants de Caen et Ouistreham, en les soignant de manière bénévole et en luttant contre leurs expulsions.

La tribune rédigée par les amies d'Audrey
Ses proches gardent toutes l'image d'une femme au grand coeur, engagée et créative mais aussi d'une professionnelle douée et consciencieuse.
Elles refusent que son féminicide soit instrumentalisé à des fins racistes et xénophobes: Audrey n'a pas été mortellement poignardée par un "migrant" mais par un HOMME, dont l'origine, le statut, la couleur, la religion n'ont strictement aucun rapport avec l'atrocité de ce crime. Il a tué Audrey parce qu'elle l'avait quitté, parce qu'il ne supportait pas de la voir s'épanouir sans lui. C'est un féminicide, un crime de possession où un homme s'octroie un droit de vie et de mort sur sa compagne.
Audrey est la 107ème victime de féminicide par compagnon ou ex en 2019, une des 154 vies brisées que nous avons recensées cette année là. Nous apportons tout notre soutien pour ce procès à ses ami.e.s et sa famille dont l'existence a été dévastée par cet acte de terrorisme conjugal.
Vous trouverez ci-dessous l'intégralité de la tribune rédigée par ses plus proches amies:
